Le radoucissement de la température et l'arrivée du printemps ont un effet curieux sur les humains.
Vendredi dernier (25 février), après m'avoir dit:
"Tu ne bouges pas, tu gardes la maison, on va faire des courses" ce qui veut dire, en langage de chien: "Nous, on va s'éclater, toi tu restes là".
Ils sont rentrés le soir et ont enfilé des déguisements curieux, après avoir fait une plongée dans le monde interlope du gothique nippon, tendance lolita.
Je suis allé sur leur blog " http://barette-family.over-blog.com pour voir de quoi il s'agissait.
Heureusement qu'ils ne m'ont pas ramené l'une des créatures croisées dans ce salon.
Ce soir, comme souvent le dimanche soir, j'attendais avec impatience les Carolex qui viennent dîner.
Mais, grande nouveauté, à l'apéro, point de porto pour eux, ni pour la maman, ni de Whisky écossais pour le papa.
De nouvelles bouteilles ont fait leur apparition sur la table.
Maman Michou s'est découvert amatrice de Whisky … suédois, et le papa François a innové avec du Whisky … japonais.
Les traditions se perdent !
Et bien sûr moi, je suis au régime Sarkozy, c'est-à-dire à l'eau.
Le printemps qui fleure bon, je le reconnais à l'arrivée des pâquerettes, sur lesquelles j'adore faire des pissettes en visant bien leur cœur, et aux bonnes odeurs de cuisine.
Petit à petit je gagne du terrain dans mon objectif de devenir "chef", et maintenant j'attends quand on me met les croquettes dans ma gamelle, qu'on y rajoute un peu de bouillon, un petit morceau de poisson ou de viande.
Alors quand je vois arriver un véritable poulet de Bresse AOC, de 2,5 kg cuisiné "à la Barette" avec ses petites pommes de terre "rattes", ses haricots verts, et surtout cette belle sauce, je sais que j'en aurais un peu, à la fin.
Effectivement, avant le fromage, le papa se lève de table et décortique la carcasse en mettant de côté une petite louche de débris de poulet, en me disant: "Athos, ce sera pour toi, mais plus tard", puis il met la carcasse qui reste dans la poubelle et va se rasseoir.
Maintenant que j'ai 6 ans, je domine mes impulsions, et je raisonne de manière très cartésienne.
Si les petits morceaux sont pour plus tard, ça veut juste dire que la carcasse, c'est pour maintenant.
J'ai donc ouvert délicatement le couvercle de la poubelle, puis saisi le meilleur du poulet dans la gueule.
Bien sûr pour ne pas salir, je suis allé directement mettre le tout dans ma gamelle et commencé à déguster la volaille.
Le papa était occupé à faire savourer un très bon Corbières venant du domaine expérimental que l'INRA possède dans cette région (et offert par Marie) et tout allait pour le mieux dans le meilleur des monde.
Puis un cataclysme s'est abattu sur moi: Viens voir ce que fait "ton" chien ! car c'est comme avec les enfants, quand il s'agit d'en gronder un, on parle de lui comme si le "propriétaire", c'était l'autre conjoint.
Et c'est à qui voulait m'enlever, pire que le pain de la bouche, le poulet de la gueule.
Ça y est, je vais encore me faire engueuler, mais non, la maman dit":
Tu devrais le prendre en photo !
C'est à n'y rien comprendre, seule explication: les premiers effets du printemps arrivent, et il faut en tirer la conclusion: quand je mange du poulet, j'ai droit à la photo.
Pour digérer, les humains prennent du café, et ce soir c'était fête: du Blue Montain de la Jamaïque récolté sur la montagne Bleue à 2200 m d'altitude, et ramené de paris par les Carolex .
J'en ai gouté un grain tombé par terre: c'est quand même pas aussi bon qu'un carré de chocolat !
à suivre ...